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Accoudé au zinc

Lorsque les vaches autonomes passent devant mon mobil home
Je mets de l’eau de vie dans mon café, il y a si longtemps que je le fais
Derrière mes fenêtres encrassées, je vois la lumière du hangar
Je guette la sortie du fermier, je ne m’étonne plus de ses retards
La triste voix de mon transistor est d’une lenteur moribonde
Elle m’annonce qu’il va faire froid dehors, qu’il sera six heures dans quelques secondes.

A l’heure de traite des vaches laitières, je sors de ma triste tanière
Je vais saluer le fermier avant le petit-déjeuner
Deux, trois croissants et quelques verres pour bien commencer la journée
Au petit bar des « Quatre fers » je prends le temps de discuter
De tout et de rien, des quelques rumeurs qui concernent le voisinage
Puis à la recherche d’un quelconque labeur j’entame la tournée du village

Refrain
Avec ma retraite agricole, je m’en sors plutôt pas mal
A droite, à gauche, je bricole, je donne un coup de main municipal

Lorsqu’à l’approche de la mi-journée, on emporte quelques veaux charolais
Je vais saluer la fermière, histoire qu’elle m’offre le couvert
Dans le silence du repas, je devine leur détresse
Tous leurs problèmes, tous leurs tracas, qui s’accumulent dans leurs assiettes
Puis on feuillette le quotidien entre le fromage et le café
Je l’ai acheté ce matin et je préfère le partager

Refrain
Avec ma retraite agricole, je peux me payer le journal
Il arrive même que je rigole devant les pages locales

Lorsqu’au retour des Prim’Holstein, dans le calme de la campagne
Je sors d’une sieste prolongée et je recouvre la santé
Au petit bar des « Quatre fers », accoudé au zinc quelque peu Sali
Je déguste quelques bières en compagnie de quelques amis
La triste voix du transistor est d’une lenteur moribonde
Elle annonce qu’il a fait froid dehors, qu’il sera six heures dans quelques secondes

Refrain
Avec ma retraite agricole, j’offre la tournée générale
A Vincent, François et à Paul et même aux autres, c’est normal.

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